Extraits de presse :
"La République des Pyrénées"

59476 km et cinq continents

Bernard Labesque, un jeune Béarnais, s’est offert son rêve d’enfant : un tour de planète, préparé en cinq ans, et qui l’a amené à visiter 45 pays.

Le 31 août 2000, nous vous présentions Bernard Labesque qui venait de commencer une aventure peu commune « un tour du monde ». Pour ce visiteur médical de 33 ans (à l’époque, puisqu’il a fêté ses 34 ans voici peu au Maroc) ; c’était le début du rêve de toute une vie. Mais les plus belles choses ont une fin, et pour l’enfant d’Aubertin, l’aventure s’est achevée le mercredi 6 juin dernier, soit neuf jours avant l’anniversaire de son départ.

Nulle nostalgie aujourd’hui dans le regard de Bernard Labesque. Les souvenirs sont frais, neufs encore. Les images se bousculent, de très belles, de très fortes, de très laides aussi, hélas ! Comme ce tremblement de terre du jeudi 6 juillet 2000 au Nicaragua : « Je me suis vu mourir » se souvient Bernard. Ce dernier a aussi été très marqué par le Pakistan et l’Iran, par ces trains où les femmes sont parquées dans des wagons avec, en plus des rideaux tendus pour empêcher qu’elles ne soient vues des hommes.

Très marqué aussi par le non respect des Droits de l’Homme en Iran, par le dortoir des filles à l’université d’Ispahan, surnommé Alcatraz parce que entouré de barbelés et de rideaux métalliques. Marqué encore par la Roumanie et ses enfants que l’on voit dans la rue « sniffer de la colle dans des sacs en plastique ».

Il y a heureusement des images beaucoup plus belles, la rencontre avec les indiens Guaranis, sur une bateau en Amazonie, les toits de Lhassa, les paysages, les gens généreux qui invitent le petit français à manger ou à dormir… » et tous ces Béarnais qui m’ont écrit par e-mail et qui m’ont encouragé ». Sans oublier le Laboratoire Lilly, qui a permis que ce rêve s’accomplisse.

Bernard Labesque a préparé son voyage pendant 5 ans « un travail énorme ! » Je suis parti avec un dossier de 60 pages dans lequel j’avais noté le maximum d’informations sur les pays que j’allais traverser. Des coordonnées de l’Ambassade de France aux moyens de communication, tout était noté. Et puis, vogue la galère. De  Pau à Mexico, via Amsterdam et la descente sur Ushuaïa et la remontée jusqu’au Brésil, la traversée vers l’Australie, puis l’Asie et le retour par l’Inde , la Turquie, l’Europe de l’Est, l’Angleterre, l’Espagne, le Maroc et encore l’Espagne jusqu’au Somport.

Des chiffres : 59 476 km parcourus sans compter ceux effectués en avion, soit environ 45 000 km de plus, 4 pays et cinq continents, même si le passage en Afrique s’est résumé en une étape au Maroc, mais je connaissais déjà le continent africain de précédents voyages ; une vitesse moyenne de 51 km/h,  720 heures passées en voyage sur la route, en bus, camion ou véhicule tout terrain, plus de 300 heures en train, plus de 140 heures en bateau, 46 h en avion, 800 photos ramenées en 17 h 20 de vidéo, un carnet de voyages de 360 pages, une par jour avec croquis, météo, impressions de routes, anecdotes.

Le tout pour un budget de 100 000 Francs intégralement autofinancé et tenu. «  J’avais un petit carnet sur lequel je notais toutes mes dépenses, jour par jour. « C’était le seul moyen d'arriver au bout ». 

Au bout du rêve achevé en train sur la petite ligne qui relie Oloron à Pau, la boucle est bouclée.

(République des Pyrénées interview Daniel Nataf)